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5 idées pour rester dans l’esprit de Noël

Abbé Pierre Amar
10 décembre 2017
Noël

L’omniprésence du Père Noël avec son sourire débonnaire vous agace ? Vous vous sentez agressé par ces enseignes, brillant de mille feux, qui vous vantent la meilleure des bûches ou le plus appétissant des foies gras ? Vous bondissez quand on vous souhaite « de joyeuses fêtes » ? Les lignes qui suivent sont pour vous. Comment faire pour ne pas oublier que le seul véritable cadeau est l’enfant de la crèche qui vient porter la paix au monde ? Petit guide spirituel et pratique à l’usage des chrétiens qui ont la désagréable impression qu’ils se sont fait voler Noël.

Derrière cette question, c’est tout le problème de notre rapport au monde qui se pose. En mai 68, les manifestants se présentaient comme des révolutionnaires et affirmaient vouloir transgresser toutes les règles. Aujourd’hui, leur culture est dominante et force est de constater que les nouveaux transgressifs sont les chrétiens eux-mêmes ! L’avenir que l’on nous propose est le savant mélange d’une sécularisation de plus en plus agressive, mêlée d’une perte du sens de la dignité humaine et d’une soumission exacerbée aux plaisirs individuels. « Nous ne pourrons pas exister sans des choix de vie en rupture » disait l’ancien président de la Conférence des évêques de France. « Les chrétiens doivent empêcher le monde de dormir » rajoutait encore le cardinal André Vingt-Trois.

Pourtant, il ne suffit pas de contester et de s’opposer. Il faut surtout attester et proposer. Dire notre foi, en témoigner, de façon courageuse et authentique. Et si cela commençait à Noël ? J’entrevois quelques moyens pour le faire, simples et faciles.

Christianiser ses cadeaux

C’est déjà le minimum… mais peut-être faut-il le rappeler ? C’est quand même mieux d’offrir à Noël des cadeaux en lien avec la fête du jour ! Pour remettre humblement et logiquement Jésus, le véritable héros de la fête, au centre de l’évènement. De la même façon qu’un sabre laser Star Wars n’est peut-être pas le cadeau le plus adéquat le jour d’une première communion, il faut oser dire qu’on peut attendre un anniversaire pour offrir (ou s’offrir !) la dernière console de jeux.

Je connais un parrain qui offre chaque année à son jeune filleul un ou deux santons de la crèche. Au fil des années, ce dernier s’est constitué une collection assez fournie. Le jour de son emménagement, la crèche sera devenue un joli village ! Dans le même esprit, au Padreblog, nous ne pensons que du bien des propositions comme SAJE Box, AUREOLE Box ou DIVINE Box : derrière ces noms, se cachent plein de bonnes choses qui feront du bien à votre corps et à votre âme. Du 2 en 1… à consommer sans modération ! Et pourquoi pas un abonnement à une revue ou des podcasts afin d’occuper intelligemment les longues soirées d’hiver et se former aux grands enjeux de notre époque ?

Bien sûr, cette liste n’est absolument pas exhaustive et Padreblog n’a aucun intéressement aux propositions citées plus haut ! Pourquoi ne pas rajouter vos propres idées en commentaire, au bas de cet article ?

Saluer les forces de l’ordre

Voici plusieurs années maintenant que les forces de l’ordre patrouillent à proximité de nos églises.

Le soir de Noël, de nombreux policiers, gendarmes et soldats sécuriseront les offices de la Nativité. Ce soir-là, ou dans les semaines qui précèdent, alors qu’ils patrouilleront pour la cinquantième fois le même bout de trottoir, n’oublions pas de leur dire ces trois mots très simples : « Merci d’être là ». Préparés au pire et toujours disponibles pour servir, ils sont souvent pères ou mères de famille et préfèreraient certainement être ailleurs que de geler devant une galerie marchande ou un portail d’église. Ne nous habituons pas non plus à leur présence. Elle nous associe au sort terrible subi par nos frères chrétiens d’Orient et nous rappelle que notre pays est en guerre, attaqué parce qu’il est lui aussi une terre avec un ADN chrétien.

Afficher la couleur

Nous sommes devenus minoritaires, dans un monde pas vraiment hostile mais indifférent : cet état de fait nous invite à être beaucoup plus visibles et d’afficher la couleur.

Il est de moins en moins rare de croiser sur la route un véhicule qui porte un poisson collé à l’arrière, discret signal qu’il y a à bord des disciples du Christ. Et si nous faisions pareil pour Noël ? A Ploërmel, en 2015, on a voulu Jean-Paul II sans la croix. Voilà maintenant qu’on voudrait Noël sans la crèche ! Et si vous en mettiez une sur votre boite aux lettres ou à la fenêtre, visible depuis la rue ?

En 2017, sur notre page Facebook, nous avions relayé la belle idée d’une enseigne lumineuse représentant la crèche. On en trouve à tous les prix sur Internet (tapez « crèche lumineuse noël » dans la barre de recherche de votre navigateur). Pourquoi, si vous avez une façade côté rue, ne pas en mettre une à votre fenêtre ? Et pourquoi avoir peur de le faire ? Les chrétiens d’Alep ou de Mossoul nous rieraient au nez en l’apprenant.

Dernière idée : n’oubliez pas non plus de glisser les horaires des messes de Noël dans la boîte aux lettres de vos voisins !

Penser aux autres

Pour les personnes seules, isolées ou malades, la période de Noël est le moment de l’année le plus difficile à passer. Ici ou là, de multiples initiatives sont lancées pour y remédier : repas, visites, maraudes, co-voiturage, etc. Nul ne devrait être seul le soir de Noël ! Malgré les blessures et les divisions, nos familles prennent une place singulière dans nos cœurs. Et si nous arrêtions de remettre à plus tard les gestes, les paroles de tendresse ou d’amour qui disent peut-être l’évidence, mais une évidence qu’on redécouvre comme étant un don fragile ?

Noël ne peut pas être une fête égoïste, entre les huitres, la dinde et le foie gras. C’est la fête des autres car c’est d’abord la fête de l’Autre : celui qui est venu sur la terre, dans une humble étable, pour donner au monde la paix et la lumière.

Préparer son cœur

C’est le dernier point et certainement le plus important. Le soir de Noël, Dieu se donnera si les cœurs sont ouverts. Or, nous avons tous une crèche à nettoyer : celle de nos cœurs. Et personne ne pourra le faire à notre place. Débranchons ! Arrêtons de courir ! Faisons que l’esprit de Noël, l’esprit de paix, nous habite. Cessons de ronchonner et de nous plaindre ! Construisons humblement et simplement des moments de qualité entre nous, prenons le temps de la prière, d’une bonne confession, d’un peu plus de lecture, bref du temps long favorisé par ces journées d’hiver avec de grandes veillées.

Oui, la vie est dure pour beaucoup. Pourtant, nous continuerons à fêter Noël malgré ou à cause de nos péchés, au cœur même de notre pauvreté ou de nos combats intérieurs, là justement où l’on a besoin d’espérance. Il faut célébrer Noël ! Il faut célébrer cette nuit sainte où la Lumière s’est levée, forçant depuis les ténèbres à reculer inexorablement !

A vous tous, au cœur de vos joies et de vos peines, joyeuse et sainte marche vers Noël !

[Photo : crèche de l’artisanat des Monastères de Bethléem].

Abbé Pierre Amar

Abbé Pierre Amar

Diocèse de Versailles, ordonné en 2002. Licencié en droit et en théologie. Auteur de "Internet, le nouveau presbytère" (Artège, 2016), "Hors Service" (Artège 2019), "Prières de chaque instant" (Artège 2021) et de divers spectacles (Jean-Paul II, Charles de Foucauld, Madame Elisabeth). De 2013 à 2018, il anime l'émission "Un prêtre vous répond" sur Radio Notre-Dame. Depuis sept. 2019, il répond à "Pourquoi Padre ?" sur KTOtv.

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