Nos livres de l’été 2017
Voici notre traditionnelle liste des dix livres à emporter avec vous cet été. Une belle habitude sur Padreblog puisque c’est la 7ème année consécutive (voir ici l’édition 2016) que vos Padre vous recommandent ainsi quelques lectures. Bon été ressourçant à tous et rendez-vous en Septembre !
Quand tu étais sous le figuier du père Adrien CANDIARD. Beaucoup ont du mal à prendre le temps de lire des bouquins spirituels, de peur de s’ennuyer aux bout de trois phrases. Pourtant c’est bien nécessaire pour nourrir sa foi et ne pas faire du sur-place ! En voilà un, à conseiller vivement, simple, concret, profond et plein d’humour. Dès le lycée, on peut le lire avec profit et sans difficulté ; mais toutes les générations s’y retrouveront. Des pages utiles pour avancer sur un tas de sujets très quotidiens de notre vie chrétienne (Le Cerf, 176 pages, 10 €).
Si je ne peux plus marcher, je courrai ! d’Axelle HUBER. Un témoignage tout à la fois émouvant, simple et profond qui touchera les croyants… et les autres ! La fin de vie y est abordée avec beaucoup de finesse, de pudeur et de foi, dans la joie et l’espérance (Mame, 224 pages, 15.90 €).
Léon Morin, prêtre de Béatrix BECK. Un roman sorti en 1952 et qui a obtenu – peu le savent – le prix Goncourt cette même année. Le récit passionnant de la rencontre d’un prêtre intelligent et charismatique avec une jeune femme agnostique et rebelle. Une histoire adaptée au cinéma par Jean-Pierre Melville en 1961 (avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle titre) puis à nouveau cette année dans le film « La Confession » que nous avons aimé et qui sort en DVD cet été. Comme souvent, le livre est encore bien mieux que le film ! (Gallimard, 214 pages, 6.60 €).
Mémoires de guerre d’Aloysius PAPPERT (tome 1 « une jeunesse volée » et tome 2 « Le sang des prisonniers »). Le récit authentique et troublant d’une épopée : celle d’Aloysius Pappert, né en Allemagne en 1924 dans une famille catholique et antinazie. Contre son gré, il doit partir en guerre en Russie alors qu’il a à peine 17 ans. Le jour de son départ, sa mère lui donne une médaille et le confie à la protection de la Vierge Marie pour qu’il revienne sain et sauf. Ses mémoires évoquent son parcours en deux tomes. A travers l’épopée d’un jeune homme emporté dans le tourbillon d’une terrible guerre, on découvre une remarquable profession de foi qui transmet une force inégalable (Salvator, 20 € chaque tome).
Fatima, vérités et légendes d’Yves CHIRON. A l’occasion du centenaire des apparitions de la Vierge Marie à Fatima en 1917, voici un récit complet des événements, depuis les préparations (les apparitions de l’Ange en 1915 et 1916) jusqu’à aujourd’hui. Tout en s’appuyant sur les études les plus sérieuses consacrées à Fatima, l’auteur revient aux sources : les mémoires rédigés par soeur Lucie, la biographie qu’ont publiée après sa mort les carmélites de Coïmbra et la vaste Documentação Crítica de Fátima – inédite en français – qui recueille toutes les pièces du dossier depuis les premiers interrogatoires des trois voyants jusqu’au long procès canonique. Les controverses sur Fatima n’ont pas cessé et l’auteur répond à toutes les objections. Il a aussi interrogé le pape émérite Benoît XVI et publie sa réponse, inédite (Artège, 248 pages, 15.90 €).
Brève apologie pour un moment catholique de Jean-Luc MARION. Spécialiste de Descartes et de Heidegger (les « pères » de notre postmodernité), Jean-Luc Marion occupe le siège du cardinal Lustiger à l’Académie française. Alors qu’on dit les catholiques de France désunis, affaiblis et découragés, l’auteur remarque qu’ils n’ont jamais autant été à la fois courtisés et dénigrés. Preuve s’il en est, de leur place singulière ! Comme les Apôtres le jour de la Pentecôte, nous avons reçu un Esprit de douceur et de force, de créativité et d’unité, de lucidité et d’espérance. Que notre époque n’ait pas peur des chrétiens : leur amour d’une vérité toujours à approfondir, leur exigence éthique, leur rapport à l’universel peuvent être salutaires pour notre cité. Un livre qui donne du souffle (Grasset, 128 pages, 15 €).
La force du silence du cardinal Robert SARAH. Un livre paradoxal puisqu’il nous parle en plus de 300 pages… du silence ! C’est le deuxième ouvrage du cardinal, après Dieu ou rien, un livre d’entretiens avec Nicolas Diat. Le sous-titre éclaire déjà le propos : « Contre la dictature du bruit ». Il invite à l’action, peut-être même à un exercice spirituel, fait de pensées numérotées qui reflètent la richesse du silence : le lecteur peut butiner chacune pour en faire librement son miel (Fayard, 378 pages, 21.90 €).
Dans quelle France on vit d’Anne NIVAT. Reporter de guerre pendant plus de vingt ans, Anne Nivat se lance dans une enquête sur notre pays avec la même méthodologie qu’elle utilisait pour ses reportages. Une fois passée la première impression d’une parisienne qui découvre la France profonde, ce livre offre un angle d’attaque intéressant. L’auteur ne cherche pas à masquer ses pensées, ni même l’aspect abrupt de certaines réflexions. Elle montre aussi ses propres doutes, positions et évolutions. N’attendez pas des conclusions ; elle ne livre que des témoignages qu’elle a certes sélectionnés mais qui donnent un portrait relativement complet et stimulant de notre pays (Fayard, 496 pages, 22 €).
Père Elijah de Michael D. O’BRIEN. Les romans de Michael O’Brien sont puissants, chargés d’une réflexion métaphysique, psychologique et religieuse de haut vol. Ce bon connaisseur des âmes sait décrire à merveille la vie humaine et notre temps. Ce roman présente un monde où le mal a pris l’apparence d’un jeune dirigeant du monde, mâtiné de bons sentiments. Une histoire qui vous donnera certainement envie de lire l’ensemble des livres de l’auteur ! (Salvator, 589 pages, 24, 50 €).
Les cathos sont-ils de retour ? du père Gérald de SERVIGNY. Un livre que l’auteur confie « n’avoir jamais vraiment voulu écrire ». On comprend mieux pourquoi, en découvrant son regard lucide sur la situation inquiétante de l’Eglise de France. Tous les voyants sont en effet au rouge : en chute libre le nombre des baptisés et des confirmés, des couples qui reçoivent le sacrement de mariage, des séminaristes, des prêtres et des religieux, celui des pratiquants et des donateurs, mais aussi des paroisses, des congrégations et des communautés religieuses, des maisons d’édition et des publications, sans parler de la quasi disparition de la présence visible de l’Eglise dans les institutions de santé ou d’éducation. Malgré ces signes alarmants, les éléments d’un possible renouveau sont pourtant bien là. Certes, la destinée des personnes, des institutions et des civilisations est dans la main de Dieu, mais l’auteur nous invite à nous investir dans une nouvelle culture chrétienne fondée sur un esprit de résistance, un enracinement culturel par un investissement éducatif de tous et un engagement accru dans les métiers de la transmission. Saurons-nous relever les défis qui nous attendent ? (Artège, 168 pages, 14.50 €).