Des nouveaux réseaux catho ?
La couverture de l’hebdomadaire Challenges ne vous sera pas passée inaperçue, cette semaine du 27 janvier 2011, dans votre kiosque à journaux : « Les nouveaux réseaux catho ».
Dans un dossier de plusieurs pages, le journaliste et chroniqueur Marc Baudriller décrypte ce qui lui apparaît comme révélateur d’un nouveau visage du catholicisme. Devenue minoritaire dans la société française, l’Eglise en retire paradoxalement une plus grande liberté, une plus grande audace, pour participer au débat public et proposer son message.
Sans ce complexe de religion majoritaire, qui les rendait toujours craintifs d’être rangés du côté des puissants ou d’être accusés de rechercher du pouvoir, les catholiques peuvent reprendre l’initiative, partager leurs convictions, proposer leur message : de façon décomplexée, efficace et intelligente.
L’Eglise réinvestit les lieux de décision, non pour s’imposer, mais pour apporter sa pierre à l’édifice : avec les autres, elle participe à la recherche du bien commun. Accompagner les décideurs, offrir des lieux et des occasions de réflexion, aider au discernement, former les décideurs chrétiens, apporter à tous le trésor de la doctrine sociale de l’Eglise et de son regard sur le monde. Voilà le but de ces nouveaux cercles, think tank, associations, et rencontres …
Les timorés ou les contradicteurs ont déjà trouvé l’objection : « voilà que vous construisez une franc-maçonnerie noire » ! Le Da Vinci code n’est pas loin …
Rien n’est plus faux, pourtant. Sur deux points très précis, et essentiels : l’Eglise ne cultive pas le secret. Dans ces cercles, et entre ces cathos, rien de secret. La discrétion, oui, car le bien ne fait pas de bruit et le bruit ne fait pas toujours du bien. Mais le secret, non. L’Eglise est même à l’opposé de ce culte du secret : elle n’est pas une association secrète réservée à quelques uns, un cercle d’initiés. Elle propose un évangile fait pour tous.
Et si ces chrétiens se rassemblent par centres d’intérêts ou par type d’engagement dans la société, ce n’est pas pour défendre ou chercher à faire avancer des intérêts particuliers, catégoriels, au profit de quelques initiés là encore. Mais c’est bien pour promouvoir, au sein de l’entreprise, de l’Etat, à travers les lois, la dignité de la personne humaine et le bien commun, c’est à dire le bien de tous. Remettre le souci du développement de « l’homme intégral », de tout l’homme et de tous les hommes au cœur des préoccupations des décideurs politiques et économiques : voilà l’ambition de l’Eglise. La seule. Avec celle d’annoncer Jésus-Christ, y compris à des décideurs qui, aujourd’hui, sont en quête de sens.
Marc Baudriller approfondit son analyse dans un ouvrage qu’il vient de publier « Les réseaux catholiques », à découvrir ici.
Le livre fourmille d’infos et d’anecdotes. A travers de nombreux faits, il tisse le visage d’une communauté catholique diverse, plus libre, plus audacieuse. Nul doute que cela bousculera certains. Mais l’époque de l’enfouissement est révolue. La génération qui monte, à l’aise avec la modernité, a bien compris qu’il lui fallait, sans être du monde, bien être dans ce monde, tel qu’il fonctionne et tel qu’il est.
C’est là qu’elle se sait envoyée pour témoigner.