La tendresse de Dieu
Alors que l’Eglise s’apprête à célébrer la grande semaine qui la conduira à Pâques, beaucoup de baptisés entrent dans les églises et demandent à recevoir le sacrement du pardon. En cette année de la miséricorde (Jubilé de la Miséricorde 2015-2016), le pape François a même voulu que puissent se vivre des temps fort, intitulés « 24 heures pour Dieu », des sortes de marathon-confession où des batteries de prêtres confessent à tour de bras et où la miséricorde coule à flots.
Le pape prêche par l’exemple. Tout le monde a vu les images où il se met à genoux devant un prêtre et demande l’absolution (en 2014 et en 2016). A des journalistes qui lui demandaient un jour de dresser un bilan de son pontificat, il répondait : « je n’aime pas les bilans, sauf celui que je fais tous les quinze jours avec mon confesseur ».
Divan ou confessionnal ?
Notre société contemporaine semble avoir donné une prime à la transparence et au dévoilement de l’intime. Sur les plateaux télé, c’est un défilé incessant de personnes qui se dévoilent, font des révélations tonitruantes ou des confidences honteuses. Il y a pourtant une immense différence avec la confession : alors que d’un côté, l’homme se pose le plus souvent en victime ou en héros, au confessionnal il se présente en homme et en femme libre.
Le christianisme a une manière toute différente de voir l’homme, qui respecte son éminente dignité : celui d’être une créature libre, capable de discerner le bien et le mal. Capable surtout de voir quand il a été volontairement complice de ce mal à l’œuvre dans le monde et qu’il dénonce.
Miséricorde !
C’est le cri du pape François en cette année jubilaire, c’est la prière de toute l’Eglise, c’est la réponse bouleversante du Seigneur Jésus : miséricorde ! Face au pécheur qui se repent, face aux larmes de la femme adultère ou à celles de Pierre qui a renié, face au fils prodigue qui revient ou à la Samaritaine qui avoue, face aux blessures déposées dans le secret du confessionnal, un seul mot, une seule attitude, un seul jugement de Jésus : miséricorde !
D’ici l’aurore du matin de Pâques, l’Eglise nous presse de faire l’expérience de cette miséricorde. Que chacun puisse vivre ce mystère de mort et de résurrection : avec Jésus, nos péchés sont crucifiés, afin que nous puissions revivre avec lui. Que chacun prenne le temps – dans sa paroisse ou ailleurs – de venir déposer ses péchés, avec franchise, simplicité et foi. L’aveu est souvent décapant mais tellement libérant, puisqu’il nous fait passer de la culpabilité qui rabaisse à l’humilité qui fait grandir ! Aveu qui permet surtout à Jésus de prendre sur lui nos fautes et de nous pardonner. Ce pardon n’est pas un vain mot. Il a le prix du sang de Jésus. Il accomplit en nous l’œuvre de la rédemption. Il nous sauve. Rien de moins.
Miséricorde ! Jésus a donné sa vie pour cela… Que tous puissent en redécouvrir la joie !