Nos livres de l’été 2019
Pas de publications jusqu’à la rentrée scolaire, sauf si l’actualité le commande : Padreblog fait comme chaque année une petite pause d’été. Ce temps de repos et de ressourcement est en général propice à la lecture et la prière. En cette période estivale, voici donc la traditionnelle liste que vous attendez : dix ouvrages, anciens ou récents, que nous recommandons pour les semaines à venir. Nous les souhaitons bien ensoleillées pour tous ; rendez-vous en septembre !
À Philémon, réflexions sur la liberté chrétienne d’Adrien CANDIARD. Même si la morale a mauvaise presse, le questionnement « obligé ou interdit ? » est plus présent que jamais. Ceux qui le posent ne sont pas des névrosés, mais des personnes estimables – croyants ou non croyants – qui s’efforcent de bien vivre et de bien faire. Pour cela, ils se débattent de leur mieux avec le grand bazar contradictoire de leurs désirs, de leurs convictions, de leurs attachements, de leurs devoirs, de leurs envies, de leurs fatigues… s’efforçant de faire rentrer le réel compliqué dans trois catégories simples : le permis, le défendu, l’obligatoire. Et si la réponse était plutôt dans un tout autre chemin : celui d’une authentique et exigeante liberté, sous la conduite de l’Esprit Saint ? Religieux dominicain, l’auteur a également publié d’autres ouvrages lumineux et recommandés par nos soins les années précédentes (Le Cerf, 144 pages, 10 €).
Un catholique s’est échappé de Jean-Pierre DENIS. Dans la crise que traverse l’Eglise en Europe et en France, le rédacteur en chef du journal La Vie est convaincu – et nous aussi ! – que le christianisme représente encore aujourd’hui une contre-culture agissante. Entre la dilution ou la crispation, comment les catholiques peuvent-ils échapper aux deux grands pièges qui les guettent : être naïfs ou médiocres ? La démonstration est source d’espérance et exprime avec force ce qu’on peut (encore) attendre des chrétiens dans une société sécularisée. Stimulant ! (Le Cerf, 192 pages, 18 €).
La vie en abondance de Jean-Marie GUEULETTE. La chasteté : mirage ou imposture ? Mal compris, le célibat sacerdotal suscite beaucoup de suspicion, à la lumière des récents scandales qui frappent l’Église. Les prêtres et les consacrés n’ont-ils pas d’autre choix que de tuer leurs désirs ? En mobilisant l’histoire, la théologie, la biologie ou encore la psychologie, c’est en religieux et en scientifique que l’auteur livre ici une réflexion concrète où la frustration s’efface devant la transfiguration. La réponse est simple : il ne s’agit pas de tuer le désir, mais de le vivre autrement. Et les centaines de milliers de consacrés heureux dans leur célibat, dont on parle beaucoup moins, sont là pour le prouver (Le Cerf, 288 pages, 20 €).
Les Chrétiens face aux migrants de Pierre JOVA. Un ouvrage particulièrement bienvenu sur un sujet sensible, qui évite toute leçon de morale désincarnée et met des visages ou des vies bien réelles derrière les chiffres et les idées. On y comprend mieux la complexité des situations et on sort avec soulagement de la dialectique binaire : accueillir ou rejeter ? Des pages efficaces pour interpeller chacun et faire réfléchir (Tallandier, 21.90 €).
Les mains du miracle de Joseph KESSEL. L’incroyable histoire du docteur finlandais Felix Kersten. À la veille de la seconde guerre mondiale, Felix Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques. Parmi sa clientèle huppée figurent les grands d’Europe. Pris entre les principes qui constituent les fondements de sa profession et ses convictions, le docteur Kersten consent à examiner le puissant chef de la Gestapo : Heinrich Himmler. Affligé d’intolérables douleurs d’estomac, celui-ci en fait bientôt son médecin personnel. C’est le début d’une étonnante lutte, Felix Kersten utilisant la confiance du fanatique bourreau pour arracher des milliers de victimes à l’enfer nazi (Gallimard Folio, 416 pages, 8.40 €).
Le lambeau de Philippe LANÇON. Journaliste à Libération et Charlie Hebdo, ce miraculeux rescapé de l’effroyable tuerie de janvier 2015 a passé des mois à l’hôpital, dont plusieurs sans parler. Homme d’immense culture, Philippe Lançon détaille au fil des pages comment il puise des forces dans la littérature et la musique, oscillant entre Bach, Proust et Kafka. Le récit de sa reconstruction est passionnant et révèle une énergie vitale assez admirable (Gallimard, 512 pages, 21 €).
Le jeu du roi de Jean RASPAIL. La grande et belle histoire, pleine de significations, entre un petit garçon et un roi. Il faut avoir lu au moins une fois ce roman écrit par l’auteur de Sire ou de L’Anneau du pêcheur qui signe ici une authentique aventure de l’esprit. Le résultat est immédiat ; le récit nous fait quitter la grisaille du monde pour nous faire entrer dans un royaume imaginaire : la Patagonie. Des milliers de Français se revendiquent aujourd’hui Patagons, une confrérie du cœur qui se vit comme une deuxième nationalité. Une manière décalée et pleine de fraîcheur pour résister aux temps présents (Robert Laffont, 356 pages, 21.5 €).
Le soir approche et déjà le jour baisse du Cardinal Robert SARAH. Comme d’habitude, l’auteur ne mâche pas ses mots et son constat est simple : notre monde est au bord du gouffre. Crise de la foi et dans l’Église, déclin de l’Occident, trahison de ses élites, relativisme moral, mondialisme sans limite, capitalisme débridé, nouvelles idéologies, épuisement politique, dérives d’un totalitarisme islamiste… Mais si le diagnostic est sans concession, le cardinal démontre aussi qu’il est possible d’éviter l’enfer d’un monde sans Dieu, sans homme et sans espérance. Il livre surtout une importante leçon spirituelle : il faut faire du chemin de notre vie l’expérience d’une élévation de l’âme et quitter ainsi l’existence en créature plus élevée qu’elle n’y était entrée (Fayard, 448 pages, 22.90 €).
La demeure des hommes de Paul-François SCHIRA. Ce haut-fonctionnaire de 28 ans démontre que la cause de l’échec de la plupart des projets politiques modernes est leur impossibilité à offrir à l’homme d’aujourd’hui ce dont il a le plus besoin : un sentiment d’appartenance. Redonner à la politique ses lettres de noblesse ne passe-t-il pas par reconnaître qu’il n’y a pas de paix durable sans destin commun, et pas de destin commun sans enracinement dans une communauté d’appartenance ? Un ouvrage à conseiller à tous ceux et celles qui désirent s’engager au service des autres (Tallandier, 336 pages, 19.90 €).
Une vie motivée par l’essentiel de Rick WARREN. Pasteur baptiste, fondateur de la célèbre « Saddleback Church » en Californie aux Etats-Unis, Richard Warren est l’auteur de nombreux ouvrages chrétiens. Celui-ci est le plus connu et répond à une question essentielle : pourquoi ou pour quoi suis-je sur terre ? (Ourania, 400 pages, 17.90 €).
=> BONUS : retrouvez ici la liste complète des livres recommandés par Padreblog depuis dix années. De quoi se constituer une honnête bibliothèque !